AL Lorient : la stratégie du coucou

A propos du communiqué d’Alternative Libertaire Lorient du 1er février 2019.

En janvier nous dénoncions sur notre page Facebook la venue du confusionniste Chouard à Lorient.  Notre publication a permis de mettre en lumière la tournée de Chouard en Bretagne : pas seulement à Lorient et à Ploërmel, mais aussi à Brest et à Rennes. Nous ne regrettons rien. Il n’y avait rien de mensonger à dénoncer la venue d’un fasciste dans la salle mythique de Lorient et au contraire de vouloir semer la confusion, nous nous interrogions  sur le silence des différentes organisations politiques et syndicales lorientaises.

Que nous soyons cent ou mille, seule ou seul, les idées que nous défendons  ne sauraient se réduire au nombre de militant-e-s.  Elles sont immarcescibles. Et nous n’avons pas à répondre sur ce point dont la teneur  ressemble plus à une police politique d’un Etat policier qu’à un différend sur la stratégie à suivre et les idées politiques à défendre. Quant à la vieille accusation stalinienne de « diviser » le mouvement social lorsque nous ne partageons pas la stratégie à mener ni parfois les mêmes idées, nous répondons simplement que cette « soupe à logos »  ne crée pas l’unité : le nom de la CFDT  aux côtés de ceux de Solidaires ou de la CGT dans le collectif de défense des services publics à Pontivy illustre bien cette confusion entretenue par les militant-e-s.

Mais à défaut d’idées ou d’éclaircissements, nous avons eu droit à un flot d’insultes,  « chasse à l’homme », harcèlement, trollisme,  campisme, et autres joyeusetés qui apparaissent si souvent sur le réseau « social ». Cette fois, cela ne provenait pas de fascistes du clavier mais d’anarchistes ou prétendu-e-s comme tel-le-s.

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Léo Ferré – les étrangers

Regarde-la ta voile elle a les seins gonflés
La marée de tantôt te l’a déshabillée
Les bateaux comme les filles ça fait bien des chichis
Mais ce genre de bateau ça drague pas dans Paris

T’as les yeux de la mer et la gueule d’un bateau
Les marins c’est marrant même à terre c’est dans l’eau
Ta maman a piqué sur ta tête de vieux chien
Deux brillants que tu mets quand t’embarques ton destin

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Capitalisme et autogestion

FÉDÉRALISME, SOCIALISME, ANTIDÉMAGOGISME 1

René Berthier

Le concept d’autogestion est en lui-même assez confus. En général, en dehors du mouvement libertaire, le terme est interprété simplement dans le sens de gestion séparée des usines par des collectifs de travailleurs. Cette conception fait de l’économie sociale un morcellement d’unités de production autonomes les unes par rapport aux autres, et éventuellement en concurrence les unes par rapport aux autres. Les auteurs qui insistent sur le terme d’autogestion s’arrêtent bien souvent à l’idée que les rapports de travail, de hiérarchie, etc., à l’intérieur des entreprises ne sont pas neutres et qu’ils sont révélateurs de la nature du système global dans lequel nous nous trouvons. Ils s’efforcent également de démontrer par le plus d’exemples possible que les travailleurs, collectivement, sont capables de gérer les entreprises. En cela, nous sommes entièrement d’accord. Sur le premier point, l’histoire a suffisamment démontré que les travailleurs étaient capables d’organiser la production dans une entreprise, mais il paraît plus important d’insister sur leur capacité à organiser la société dans son ensemble. Limitée à la gestion de l’entreprise, l’autogestion n’a rien de socialiste si on entend par socialisme la suppression de la propriété privée des moyens de production, du salariat et de l’économie de marché.

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17 octobre 1961 « Il y a du sang dans Paris » par Sorj Chalandon.

Le quotidien Libération daté des 12 et 13 octobre 1991 consacre un dossier de 8 pages à la publication de La bataille de Paris, 17 octobre 1961 de Jean-Luc Einaudi 1. Un long et terrible article de Sorj Chalandon  raconte, à partir du livre d’Einaudi, le 17 octobre 1961 à la façon d’un reportage. Il est reproduit ici, avec l’accord de son auteur. CV.

Source  : https://campvolant.com/2015/10/09/17-octobre-1961-il-y-a-du-sang-dans-paris-par-sorj-chalandon/#comments

une-scene-du-film-documentaire-francais-deUne scène du film de Jacques Panijel, « Octobre à Paris » (1962)

Mardi 17 octobre 1961. Ce matin, il pleut. Une eau froide qui cogne la tôle ondulée des bidonvilles de Nanterre et Gennevilliers. Transforme les chemins pauvres en boue, les ornières en flaques, les premiers levés en ombres glacées. Ici, les noms chantonnent. Rue des Pâquerettes, de la Garenne, des Prés. Cabanes en carton, baraquements misérables, constructions approximatives de planches disjointes où s’entassent des milliers d’Algériens. Des taudis. De l’autre côté, dans la brume, des immeubles hauts. Le bois de Boulogne, Paris, les lisières devinées de la ville. A Sannois, un peu plus au nord, Ramdane, responsable local du FLN, regarde amèrement le ciel. « Dieu n’est pas avec nous ».

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Regard sur une certaine « gauche »

La gauche de l’entre-soi et le burkini.
Un républicanisme communautariste, un universalisme aux idées réactionnaires.

Par Philippe Marlière. Article publié le 26 /08 / 16 sur son blog https://blogs.mediapart.fr/philippe-marliere/blog/260816/la-gauche-de-lentre-soi-et-le-burkini

A lire aussi dans la revue critique « Contretemps » : http://www.contretemps.eu/interventions/gauche-entre-soi-burkini

Dans cet article, Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à University College London, revient sur les récentes controverses sur le port du burkini en France, montre la ligne de fracture qu’elles ont créé au sein de la gauche française, et réfute les arguments qui sont déployés pour justifier des attaques racistes et sexistes contre les femmes musulmanes.

Une gauche « républicaine » qui copie une  droite nationaliste ou xénophobe.

Ce sont les photos de la honte et de l’ignominie. Elles sont apparues dans un premier temps dans la presse anglo-saxonne et ont ensuite fait le tour du monde 1. Quatre policiers municipaux armés s’approchent d’une femme allongée sur une plage de galets à Nice. Ils lui ordonnent de retirer un débardeur qui recouvre le haut de son corps. Sous les regards en apparence acquiesceurs de vacanciers dénudés, la femme s’exécute. Ces policiers appliquent un arrêté municipal interdisant le port du burkini sur les plages, ce vêtement qui recouvre l’intégralité du corps.

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